Mes chers amis,
J'avais envie de partager avec vous un extrait sur la méditation du livre de Sogyal Rinpoché, "Le livre tibétain de la vie et de la mort"
Je vous rappelle que la méditation de mardi aura à 19h et non à 19h50,chez nous à la salle de la goutte d'eau à Saint Maxire et non à Sainte Pezenne.
Avec ma profonde amitié pour vous tous.
Philippe
"La discipline de la pratique du repos calme consiste à ramener sans cesse l’esprit à l’objet de la méditation – par exemple au souffle. Si vous êtes distraits, soudain, à l’instant même où vous en rendez compte, vous ramenez simplement votre esprit au souffle. Rien d’autre n’est nécessaire. Même se demander : « Comment est-il possible que je me sois laissé distraire ? » est une autre distraction. La simplicité de l’attention, qui ramène sans cesse l’esprit au souffle, va progressivement l’apaiser. Graduellement l’esprit se déposera, il se déposera en lui-même.
À mesure que l’on perfectionne cette pratique et que l’on devient un avec le souffle, le souffle lui-même, en tant qu’objet de notre pratique, finit par se dissoudre, et l’on se retrouve en train de reposer dans l’instant présent. On arrive à un état centré en un seul point, qui est le fruit et le but de shamatha – le repos calme. Demeurer dans l’instant présent, dans la tranquillité, est un excellent accomplissement, mais revenons à l’exemple du verre d’eau boueuse : si vous ne l’agitez pas, les particules de terre se déposeront et tout deviendra clair, mais elles sont encore là au fond, tout au fond ; le jour où vous agiterez l’eau, elles remonteront à la surface. Tant que nous rechercherons l’immobilité, même si nous pouvons demeurer en paix, chaque fois que notre esprit sera quelque peu perturbé, les pensées trompeuses surgiront de nouveau.
Demeurer dans le repos calme, dans l’instant présent, ne pourra pas nous conduire à l’éveil ou à la libération. L’instant présent devient un objet très subtil, et l’esprit qui repose dans l’instant présent, un sujet subtil. Tant que nous resterons dans le domaine de la dualité du sujet et de l’objet, l’esprit restera dans le monde conceptuel ordinaire du Samsara.
Par la pratique du repos calme, notre esprit s’est établi dans un état de paix et de stabilité. Tout comme l’image dans un appareil photo devient plus précise quand vous faites la mise au point, de même l’attention centrée en un seul point du repos calme permet à la clarté de l’esprit de se manifester davantage. Tandis que les obscurcissements sont peu à peu éliminés et que l’ego et sa tendance à saisir commence à se dissoudre, la « vision claire » ou « vue profonde » se révèle. Elle est appelée vipashyana en sanskrit, lhaktong en tibétain. À ce moment précis, nous n’avons plus besoin de nous ancrer dans l’instant présent et nous pouvons progresser, aller au-delà de nous-mêmes, dans cette ouverture, « la sagesse qui réalise le non–ego ». C’est cela qui déracinera l’illusion et nous libérera du Samsara.
En s’approfondissant progressivement, cette vision claire nous conduit à une expérience de la nature intrinsèque de la réalité et de la nature de notre esprit. En effet, quand se dissipent les nuages des pensées et des émotions, la nature semblable au ciel de notre esprit est révélée, et dans ce ciel brille le soleil de notre nature de bouddha. Et de même que lumière et chaleur rayonnent du soleil, de même la sagesse et la compassion aimante rayonnent de la nature la plus secrète de l’esprit. La saisie d’un soi erroné, l’ego, s’est dissoute, et nous demeurons simplement, autant que possible, dans la nature de l’esprit, cet état totalement naturel, libre de toute référence et de tout concept, libre d’espoir et de peur, dans une confiance vaste et tranquille – la forme la plus profonde de bien-être imaginable."
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