Mes chers amis,
J'avais envie de partager avec vous une expérience que nous avons faites à l'atelier chez nous samedi.
Cette expérience a l'air simplette et anodine, mais méfiez-vous, fondamentalement il s'agit de votre vraie liberté.
Il est impossible de m’enfermer
Est-il possible de vous enfermer dans une pièce ? Pour cela il faudrait que toutes les issues soient bien fermées. Il serait donc nécessaire, si la pièce est rectangulaire, qu’il y ait quatre murs, un plancher et un plafond, tous bien reliés entre eux.
Combien de murs puis-je voir dans une pièce ?
Un à gauche, un en face et un à droite, soit trois murs et trois murs ne suffisent pas à m’enfermer !
Une pièce avec trois murs, un plancher et un plafond, ne peut pas m’enfermer.
Vous pourriez me dire qu’il suffirait que je me retourne pour voir le quatrième mur. Oui, mais alors je perdrais de vue le mur qui était devant moi et je n’en verrais toujours que trois et si je m’allongeais sur le sol, je verrais bien les quatre murs mais je ne pourrais plus voir le sol.
Je ne peux jamais voir que cinq des six éléments qui pourraient m’enfermer : habituellement trois murs, un plafond et un plancher, le sixième côté est toujours libre !
Certains petits malins pourraient objecter qu’en me plaçant dans un coin de la pièce, je pourrais voir les quatre murs, le sol et le plafond. Objection rejetée ! À l’endroit où je suis, les murs à ma droite et à ma gauche ne sont plus reliés car il manque un angle de la pièce et je ne suis toujours pas enfermé.
En réalité, je suis l’ouverture au sein de laquelle la pièce apparaît. Je n’ai jamais été enfermé dans une pièce, mais la pièce a toujours été « en moi » !
Je peux bien sûr toucher avec ma main le mur qui est derrière moi pendant que je vois les trois autres murs. Cette sensation apparaîtra dans l’Espace ouvert que je suis et je ferai une construction mentale de ce quatrième mur, mais cela ne bouchera pas l’ouverture que je vois juste là où je suis. Le quatrième mur n’est jamais qu’une pensée, une imagination, une construction mentale.
Je sais que, vu de l’extérieur, vu par une autre personne, le corps que j’ai est enfermé dans la pièce. Ce savoir, cette connaissance n’est pas une réalité pour moi, mais simplement une pensée, seulement vraie selon le point de vue des autres. Cela fait partie de l’idée que je me fais du monde, de ce monde que je reconstruis en permanence dans mon petit esprit, c’est une vue illusoire du monde.
Plutôt que d’imaginer le sixième élément qui pourrait m’enfermer, pourquoi ne pas faire confiance à ce que j’ai découvert du côté du mur manquant, cet espace clair, illimité, conscient, accueillant les trois murs, le sol et le plafond et tout ce qui se présente à moi, y compris ce corps de chair dans lequel je ne suis pas enfermé.
Cet espace est ma liberté et ma source vive ; y construire un mur mental c’est me couper de la source. Le corps que j’ai peut être enfermé dans une pièce, mais moi, je n’ai jamais été enfermé dans une pièce, je n’ai jamais été enfermé dans un corps. Je suis pure présence. Personne n'a le pouvoir de m'enfermer. Je suis libre !
Notre difficulté est de faire la différence entre ce que nous observons du monde et la construction mentale que nous en faisons. La construction mentale est très intéressante mais il ne faut pas perdre de vue que ce n’est qu’une construction mentale et pas une réalité observable.
Je vous souhaite à tous une très belle journée, totalement libre.
Philippe
Il est amusant d’utiliser une situation « d’observation du monde » concret, pour illustrer un exercice de pensée illustrant le pouvoir abstrait de l’esprit qu’est la construction mentale. Mais peut être que l’exemple donné, ancré dans la réalité matérielle, n’est t’il qu’un reflet et transforme le materiel en virtuel ? 😉
J'aime, merci pour le partage de cette expérience :-)