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L'impermanence

Mes chers amis,


Lors du week-end dernier, Jean Marc Falcombello nous a lu un extrait d'un texte du Karmapa, le chef spirituel de la lignée bouddhiste Kagyu, sur l'impermanence.

Je vous le livre ci-dessous.


Avec ma profonde amitié pour vous tous.


Philippe



Réflexions sur l'impermanence - 17e Karmapa Extrait de : La saveur de la pratique bouddhique (édition française). Thayé Dorjé Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa

L'état d'esprit du pratiquant du vajrayana se fonde sur la bodhichitta. Le pratiquant ne considère pas les expériences – aussi bien ordinaires qu'extraordinaires – comme se produisant simplement par hasard ou sous l'effet du hasard. Il ne se limite pas à une perspective particulière dans son expérience de la réalité ; il ne pense pas que, soudainement, un big bang s'est produit, que les choses ont surgi de nulle part et qu'aujourd'hui, longtemps après, l'humanité essaie de trouver un sens à tout cela. La méthode offre au pratiquant la perspective que son expérience de la réalité est tout à fait extraordinaire et non ordinaire. Extraordinaire signifie bénéfique et utile, pour soi-même et les autres. La vision pure ou extraordinaire ne consiste pas à affirmer que tout disparaît et que les expériences confuses prennent fin immédiatement. En fait, Par exemple, lorsque nous rencontrons des revers et des obstacles (matériels, immatériels, une pauvreté intellectuelle, des maladies physiques, la perte de quelqu'un, de quelque chose ou d'un investissement, cela peut prendre toutes les formes), cette disposition d'esprit extraordinaire fournit au pratiquant le courage et l'enthousiasme de constater que même cette expérience ne submerge pas complètement sa conscience. Dans un premier temps, il est naturel d'être surpris ou choqué, mais le pratiquant n'est pas submergé, accablé ni complètement troublé. En fait, il est à même de reconnaître qu'il s'agit de la forme d'enseignement la plus directe concernant le mode d'être de l'existence conditionnée ; ni mots ni explications ne sont requis. D'une certaine façon, il est très sain et rafraîchissant de pouvoir considérer et accepter ainsi chaque déconvenue. Et cela s'applique à toutes les expériences. Si, pendant un certain temps, l'esprit a été influencé par un point de vue étroit, par exemple, par la théorie que le sentiment de perte existe, il a alors pris l'habitude de penser que certaines expériences sont définies comme des pertes. , des revers ou des obstacles. Le pratiquant bouddhiste n'est ni endoctriné ni halluciné, il acquiert une perspective plus vaste qui lui permet de reconnaître que ces expériences ne sont pas uniquement des déconvenues. Cette reconnaissance, une information directement issue de l'expérience, indique que tout est changement, que tout est éphémère et qu'il n'y a rien que nous pouvons saisir. La compréhension ou la reconnaissance que tout est impermanent est en général fondamentale pour un bouddhiste et elle est considérée comme une approche saine. Notre approche commune et ordinaire se base sur le besoin de sentir qu'il existe quelque chose auquel nous accrocher. Ceci nous donne une impression de stabilité qui nous permet de regarder vers le futur en pensant que demain sera meilleur qu'aujourd'hui ou que l'instant suivant sera plus agréable que le présent. Nous pouvons aussi l'envisager de la manière opposée en nous accrochant au passé, parce que nous en avons un bon souvenir. Ce mode de pensée offre un certain réconfort. Néanmoins, avec cette façon de voir le monde, l'esprit réduit instantanément les choses à une perspective étroite, ce qui donne lieu à l'émergence des émotions perturbatrices et affligeantes, sur le moment même ou plus tard. Cela fait partie du processus karmique. Il y a différentes formes d'émissions karmiques : certaines se produisent immédiatement, d'autres plus tardivement. Ce mode de pensée peut, par exemple, faire naître le désir de s'attacher au passé ou au futur ; un karma est alors simultanément généré si nous essayons de préserver l'expérience ou son souvenir dans l'instant qui suit. Nous déployons ainsi diverses formes de moyens physiques, verbaux ou mentaux. Les moyens sont en fait neutres, mais du fait de cette disposition ou de ce mode d'être étroit, C'est ce qui est appelé une disposition ou une perspective sur la réalité commune, selon le point de vue bouddhique. […] L'état d'esprit d'un pratiquant, ou la perspective extraordinaire, consiste à voir les choses telles qu'elles sont, sans modifier ni altérer la vision, l'objet et la faculté visuelle. Nous éprouvons l'expérience telle qu'elle est. Cet état d'esprit est aussi très logique. Si nous n'y sommes pas des habitués, nous éprouverons d'abord un léger inconfort. Par exemple, si nous n'avons pas fait d'exercice physique depuis un moment et que nous recommandons, nous aurons tout d'abord des crampes. C'est la même chose ici. Ainsi, lorsque l'expérience immédiate est source d'inconfort, nous ne sommes pas découragés. Nous comprenons qu'il s'agit uniquement de la nature des choses. S'il ya naissance – de quoi que ce soit –, il y aura aussi mort. De cette façon, nous ne sommes pas accablés en réalisant cela. C'est une approche très pragmatique pour digérer ou comprendre que l'existence conditionnée, le monde conceptuel, est ainsi. Cette attitude seule procure au pratiquant tout ce dont il a besoin pour progresser. De même, elle lui donne la capacité de partager l'information avec les autres. Puis, au fur et à mesure que cette attitude devient naturelle, aucune expérience n'est portée aux nues ou communiquée ; chaque expérience devient constructive et utile.

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