Mes chers amis,
Je vous invite à lire ce beau texte de Thich Nhât Hanh Extrait de La peur, conseils de sagesse pour traverser la tempête, paru aux Éditions du Courrier du Livre.
"Quand j’ai perdu ma mère, j’ai beaucoup souffert. Le jour de sa mort, j’ai écrit dans mon journal : « Le plus grand malheur de ma vie est arrivé. » J’ai pleuré son départ pendant plus d’un an. Puis, une nuit où je dormais dans mon ermitage, une cabane située derrière un temple sur une colline couverte de théiers, dans les montagnes du Vietnam, j’ai rêvé de ma mère. Je me suis vu assis auprès d’elle, et nous avions un entretien merveilleux. Elle était jeune et belle, avec ses longs cheveux sur les épaules. C’était tellement agréable d’être là et de parler avec elle, comme si elle n’était jamais morte. À mon réveil, j’avais un sentiment puissant de n’avoir jamais perdu ma mère. La sensation de sa présence en moi était très forte. J’ai compris alors que l’idée d’avoir perdu ma mère n’était rien qu’une idée. Il était évident, à ce moment-là, que ma mère était toujours en vie, en moi, et qu’elle le resterait toujours. J’ouvris la porte pour sortir, la lueur de la lune inondait la colline. Marchant doucement entre les rangs de théiers dans cette douce lumière, j’étais en lien avec ma mère, réellement présente en moi. Ma mère était le clair de lune, me caressant très tendrement, très doucement, comme elle l’avait fait si souvent. Chaque fois que mes pieds touchaient la terre, je sentais que ma mère était là, avec moi. Je savais que ce corps n’était pas seulement à moi, mais une continuation vivante de ma mère et de mon père, de mes grands-parents et arrière-grands-parents, et de tous mes ancêtres. Ces pieds que je considérais comme « mes » pieds étaient en réalité « nos » pieds. Ensemble, ma mère et moi, nous laissions nos empreintes dans le sol humide. À partir de cette expérience, l’idée que j’avais perdu ma mère n’exista plus. Il me suffisait de regarder dans la paume de ma main, de sentir la brise sur mon visage ou la terre sous mes pieds pour me rappeler que ma mère était toujours là, avec moi, disponible à tout moment."
Avec ma profonde amitié pour vous tous.
Philippe
Comme c'est beau. Merci mon Aimé de cette splendeur. La mort une porte ouverte sur le coeur😍