L’espèce humaine ne devrait jamais sous-estimer sa faible tolérance à l’inconfort. Être encouragée à rester présente à sa vulnérabilité, c’est une bonne nouvelle. Et la méditation assise est ce qui aide à apprendre comment le faire. La méditation assise, aussi appelée pratique de l’attention et de la conscience éveillée, c’est le fondement à l’entraînement à la boddhicitta. C’est le terrain du guerrier–bodhisattva.
La méditation assise fournit le moyen de se rapprocher de ses pensées et émotions et d’entrer en rapport avec son corps. C’est une méthode qui sert à cultiver l’amitié inconditionnelle envers soi-même et à ouvrir ce rideau d’indifférence qui nous éloigne de la souffrance d’autrui. C’est un véhicule qui aide à apprendre à être quelqu’un qui aime vraiment.
Peu à peu, par la méditation, on voit qu’il y a des brèches dans son dialogue intérieur. Au milieu du monologue incessant qu’est le bavardage mental, on fait l’expérience d’une pause, comme si on sortait d’un rêve. On reconnaît sa capacité de se détendre dans la clarté, l’espace, l’éveil sans fin qui existe déjà dans son esprit. On connaît des moments de présence qui semble simples, direct et nets.
Revenir ainsi à l’immédiateté de l’expérience, c’est s’entraîné à la boddhicitta ultime ou inconditionnelle. Il suffit de rester ici tout bonnement pour se détendre de plus en plus dans la dimension ouverte de son être. Ça donne l’impression de sortir d’un fantasme pour découvrir la vérité toute simple.
Pema Chödrön - extrait de "Bien Etre et Incertitude"
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