Mes chers amis,
Nous avons installé dans le pré, face à la salle de la goutte d’eau, des drapeaux à prières tibétains et certains nous ont interrogé sur leur signification.
Ces drapeaux sont des guirlandes de petits rectangles de tissu imprimés de différents mantras (prières) et des symboles sacrés.
La signification des textes et des symboles imprimés est basée sur les concepts les plus profonds de la philosophie bouddhiste tibétaine.
Le Lung-ta ou "cheval de vent"
Le Lung-ta galope comme le vent et transporte sur son dos les "trois joyaux" ou "joyau exauçant les souhaits". Il apporte la paix, la richesse et l'harmonie.
Les Tashi Targye ou les "huit symboles de bonne augure"
Les Tashi Tagye sont l'un des groupes de symboles les plus populaires chez les Tibétains et l'un des plus anciens. Ces huit symboles sont :
1. La conque blanche, qui éveille les êtres du sommeil de l'ignorance et les incite à accomplir leur propre bien ainsi que celui des autres ;
2. La bannière de la victoire, qui atteste de la victoire de la sagesse sur l'ignorance et les obstacles ;
3. Le précieux parasol, qui protège les êtres des trois mondes inférieurs (enfers, esprits avides et animaux) ;
4. La roue du Dharma (l'enseignement), qui représente l'unité de toutes les choses ;
5. Les deux poissons d'or, qui symbolisent la libération des êtres de l'océan de la souffrance ;
6. Le nœud sans fin, qui représente l'interdépendance de toutes les choses ;
7. La fleur de lotus, qui représente le purification du corps, de la parole et de l'esprit et la floraison d'actes bénéfiques ;
8. Le vase au trésor, qui symbolise la longévité, la richesse et la prospérité.
Les quatre créatures surnaturelles :
le dragon (la puissance), le Garuda (la sagesse), le lion des neiges (la joie sans peur) et le tigre (la confiance).
Ce type de porte-bonheur tibétain est toujours orné de mantras sacrés, qui sont alors inscrits dessus.
Nous pouvons mettre en avant les mantras du Padmasambhava, d’Avalokiteshvara et du Manjushri qui sont souvent inscrits chacun plusieurs fois sur ces drapeaux.
Les drapeaux tibétains portent souvent l’hymne suivant :
« Om mani padma hum ».
(Om = saint, mani = bijou, padma = lotus, hum = illumination)
Ensemble, ces mots n’ont pas pour but de former une logique particulière, mais plutôt d’allier les pouvoirs qui leur sont associés afin de nettoyer l'homme de ses vices et erreurs en lui donnant persévérance, intelligence, sagesse, compassion et renoncement à l’éphémère.
Les drapeaux tibétains, selon le Bouddhisme, sont également réputés pour pouvoir guider les âmes vers le chemin du Nirvana.
Les drapeaux sont de 5 couleurs différentes symbolisant les 5 éléments :
Le bleu représente le ciel. Il symbolise l'immensité de l'espace. On dit que cette couleur a la possibilité de calmer les âmes perturbées, de les aider à méditer et ainsi à accueillir la sagesse en eux. Cette couleur représente donc la pureté du Bouddhisme, et nous rappellent les intérêts que la méditation peut avoir.
Le blanc représente symbolise l’élément vent. Dans la tradition tibétaine, c'est la couleur de la connaissance. Elle a donc le pouvoir d’éloigner toutes les malédictions découlant de l’ignorance, tout en illuminant notre existence par la lumière de la connaissance.
Le rouge est associé le feu. Il rassemble la force de vie qui nous pousse à nous battre pour nous et nos proches. Ce sont là des valeurs très importantes au Tibet.
Le vert représente l'élément eau. Cette couleur est là pour la fraternité, la paix et l'harmonie du cœur.
Le jaune est associé à la Terre. Il symbolise le renoncement. Une des clés de compréhension qui découle de l’illumination, c’est que tout sur Terre est égal, indépendamment des différences apparentes.
Les 5 couleurs symbolisent aussi les 4 directions (Nord, Ouest, Sud Est) et le centre.
Les drapeaux de prières sont considérés comme des porte-bonheurs possédant la capacité d’écarter les difficultés. Dans sa danse le vent fait s’envoler et active les prières inscrites sur les drapeaux et diffuse leurs énergies bienfaitrices dans l’espace et à sur tous ceux qu’elles touchent dans leur course.
Voici quelques exemples de phrases qui peuvent être écrites sur ce porte-bonheur tibétain:
"Que la pluie tombe au bon moment.
Que les récoltes et le bétail soient abondants.
Qu'il n'y ait pas de maladie, de famine et de guerre.
Que tous les êtres soient bien et heureux."
Traditionnellement ils sont suspendus au passage des cols, au sommet des montagnes, au croisement des chemins, sur le toit des maisons, sur les ponts, à l'extérieur des temples, dans la région de l'Himalaya (Ladakh, Tibet, Népal, Sikkim et Bhoutan).
Temple de Ladhak
Placés à l’intérieur de votre habitation ces drapeaux peuvent amener une énergie spirituelle, harmonisante et protectrice. Placés à l’extérieur ils diffusent leur énergie de paix et de prospérité aux alentours. La beauté de leur danse dans le vent et leurs couleurs amènent joie et poésie.
Les drapeaux de prières sont habituellement remplacés par des nouveaux chaque année lors des festivités du Losar (Nouvel An tibétain).
Jusqu’au 15ème siècle les textes et les images sur les drapeaux de prières étaient peints à la main puis la technique d’impression manuelle au tampon ou au bloc de bois est importée de Chine. Cette technique permet d’imprimer le même design sur plusieurs drapeaux. Elle a également permis de transmettre les textes et dessins originaux aux générations suivantes. Aujourd’hui encore, la plupart des drapeaux de prières sont imprimés avec des blocs en bois.
Quand les chinois ont envahi le Tibet, ils ont détruit pratiquement tout ce qui avait un lien avec la culture et la religion tibétaines. Nous ne saurons jamais le nombre de designs orignaux des drapeaux de prières qui ont été perdus pour toujours. Les blocs en bois pesaient parfois plusieurs kilos, et étaient trop lourds pour que les réfugiés tibétains puissent les emporter. Les soldats chinois les ont souvent servis comme bois de chauffage.
L'origine des drapeaux de prières remonterait au bön, religion populaire ayant précédé le bouddhisme tibétain. Il faut noter que cette pratique est inconnue des autres branches du bouddhisme.
Conformément à leurs croyances animistes et chamaniques, les Bönpos cherchaient à apaiser les dieux locaux et les esprits des montagnes, des vallées, des lacs et des cours d'eau à l'aide de rituels et d'offrandes. Il pensaient en effet que ces êtres élémentaires, une fois courroucés, provoquaient des catastrophes naturelles et des maladies. Ainsi auraient-ils utilisé des bandes de tissus sur lesquelles étaient peints des symboles sacrés pour pacifier la nature et recevoir les bénédictions des dieux.
Quand vous passerez près de chez nous à Saint Maxire, pensez à vous laisser caresser et traverser par l'énergie bienfaisante de ces drapeaux.
Avec ma profonde amitié pour vous tous.
Philippe
Merci pour ces précisions, toujours aussi pertinentes encore merci Philippe.
Profondément Merci 🤩
Magnifique 🙏🥰