Mes chers amis,
Quelle est notre intention en méditant ?
Sommes nous dans l'attente de quelque chose, ou posons nous simplement une intention?
L'attente est un chemin qui conduit inéluctablement à la souffrance, l'intention, si elle est pure, conduite à la libération.
Notre intention n'appartient qu'à nous et il n'y a bien sûr aucune obligation.
L'intention bouddhiste qui n'oblige personne est de s'éveiller pour le bien de tous les êtres.
C'est évidemment placer la barre très haut, à un niveau un petit peu hors de portée des êtres ordinaires que nous sommes.
L'intention de s'éveiller, telle que je la comprends, est de réaliser ce que (ou qui) nous sommes et de réaliser ce que sont les phénomènes, c'est à dire quelle est la réalité ou la non-réalité, quelle est la nature de tout ce que nous percevons.
Vaste programme !
Les enseignements bouddhistes nous disent (en se basant sur les enseignements du Bouddha) que notre véritable nature, notre nature de Bouddha, est déjà présente, elle nous est donnée, nous n'avons pas à l'obtenir, à l'acquérir, à la chercher ailleurs que là où nous sommes.
Si cela nous semble évident, nous pouvons alors juste nous assoir et regarder là où nous sommes en "tournant notre regard vers l'intérieur", c'est à dire en nous regardant nous-même "les yeux dans les yeux".
Après un moment de stabilisation relative de l'esprit, nous pouvons découvrir qu'au centre, nous pouvons trouver une présence spacieuse.
Quand je vous parle de centre, ce centre n'est pas un point limité, mais un espace sans limite. Ce centre est à la fois comme un trou noir qui attire tout et comme un infini au sein duquel tout apparaît.
Ce non-lieu est la simplicité absolue car il est vide de tout, sans aucune substance. Et comme il est vide, il peut se remplir de tout, de tous les phénomènes, de tout ce qui est perçu. Etant vide par nature, il se remplit de tout, sans être séparé de rien !
C'est ce qui est exprimé dans le soutra du coeur :
"Le vide est la forme,
la forme est le vide.
Le vide n'est rien d'autre que la forme,
et la forme n'est rien d'autre que le vide"
Quand cela est vu, il nous reste à abandonner tout concept à ce sujet,
à abandonner toute idée construite ou préconçue à se sujet.
Si la forme est le vide, alors moi est vide. Ce moi que je cherche à défendre, à sécuriser, est sans substance. Comment défendre ou sécuriser ce qui n'a pas de substance !
Cela n'est aucunement à comprendre, mais simplement à vivre.
La conséquence inéluctable de cela sera l'ouverture du cœur, la compréhension de la réalité de la souffrance pour soi-même et pour les autres et le souhait que tous les êtres soient libres de la souffrance.
Ainsi nous nous éveillons pour le bien de tous les êtres. Ce n'est donc peut-être pas hors de notre portée.
Avec ma profonde amitié pour vous tous.
Philippe
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